阿涅斯论瓦尔达

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原名:Varda par Agnès又名:艾丽丝说华妲(港) / 听瓦尔达说 / Varda by Agnès

分类:纪录片 /  法国  2019 

简介: 当不少人以为《脸庞,村庄》(2018)是华妲退休前最后杰作,她连奥斯卡终身成就奖

更新时间:2021-08-17

阿涅斯论瓦尔达影评:Le message posthume


« Il n’y a qu’un héroïsme au monde, c’est de voir le monde tel qu’il est, et de l’aimer. » Par Romain Rolland

Mon premier long commentaire cinématographique est destiné à Agnès Varda, l’une de mes réalisateurs préférés, qui m’apprend à aimer autrui ainsi que le monde malgré les misères que la destinée m’impose.

Ce commentaire ne se limite pas à un certain film d’Agnès. Il s’agit plutôt de ses cinq documentaires: Jacquôt de Nantes (1991), Les glaneurs et la glaneuse (2000), Les plages d’Agnès (2008), Visages Villages (2017), et son dernier film Varda par Agnès(2019). Si je tiens à rédiger ce commentaire en français, c’est pour rendre hommage à la dame qui incarne la beauté et l’élégance de cette langue. Chaque fois que je l’entends parler le français, j’en retrouve mes anciennes passions ternies au fur et à mesure par des travaux importuns à l’école et des niveaux médiocres des élèves. Je ressens la même émotion qu’Agnès au moment où elle cite un extrait de Baudelaire dans Jacquôt de Nantes:

«Je sais l’art d’évoquer les minutes heureuses.
Ces serments, ces parfums, ces baisers infinis.
Renaîtront-ils d’un gouffre interdit à nos sondes,
Comme montent au ciel les soleils rajeunis
Après s’être lavés au fond des mers profondes?
Ô serments! Ô parfums! Ô baisers infinis!»

En février 2019, un mois avant sa mort, Agnès a vu paraître sur le grand écran son documentaire Varda par Agnès dans lequel elle résume sa carrière cinématographique en trois noms «inspiration, création et partage». Et moi, ce qu’elle m’inspire le plus se synthétise en trois verbes«observer, éprouver et aimer».

«Moi, j’aime le documentaire et je sais qu’il y en a de très beau qui ont été faits très loin dans le monde. C’est grand voyage documentaire. C’est très loin de moi. Moi, j’ai envie de filmer près de moi ce que je connais» dit-elle dans Varda par Agnès.Cette envie résulte de celle d’observer tout ce qui l’entourne avec une curiosité et un enthousiasme. Par conséquent, dans ses documentaires, peu nombreux sont les grands événements ou les enjeux sociaux qui généralement passionnent les cinéastes. Au contraire, ce sont les gens et surtout«la majorité silencieuse» qui la touchent et l’intriguent, tels que les marginaux dans Les glaneurs et la glaneuse, les villageois dans Visages Villages. Ces gens, en proie à la transformation sociale, sont ignorés par le monde malgré leur proximité avec nous. Agnès les observe, les découvre et nous les dévoile.

«Chaque visage a des histoires » dit-elle dans Visages Villages. En contemplant ces visages et en écoutant ces histoires, on détourne les yeux de ce qui est fugitif et nuisible à l’humanité et ressent notre existence élargir dans un monde spirituel. De surcroît, cette observation ne se fait pas de façon intentionnelle, comme un prédateur à la recherche de sa victime. On le fait au gré du hasard, ce qui nous permet d’accéder le plus possible à l’authenticité. «Le hasard a toujours été meilleur de mes assistants » dit-elle dans Visages Villages.

«Au cinéma et ailleurs, c’est important de sentir et d’éprouver» dit-elle dans Varda par Agnès. Ce procédé s’interprète par l’interaction entre l’authenticité qu’on observe et l’intérieur dont on dispose. L’authenticité n’est pas séparée de ses observateurs par un abîme infranchissable qu’après avoir été éprouvée par eux. C’est par suite de cette sensibilité que chaque image devient poétique aux yeux d’Agnès, telle que les patates en forme de cœur, les moisissures dans le cadre de peinture. Dans Les glaneurs et la glaneuse, Agnès a ramassé à la maison une pendule sans aiguille d’un ami musicien qui aime fouiller les objets abandonnés. Elle dit «une pendule sans aiguille, cela me convient. On ne voit pas le temps qui passe. »

Dans Les plages d’Agnès, elle dit «si on ouvrait les gens, on trouverait des paysages. Moi, si on m’ouvrait, on trouverait des plages.» Dans ces plages, je ressens la brise la caresser, la vague l’apaiser et les chants d’oiseaux l’agiter. Malheureusement, de nos jours, si on ouvrait la plupart des gens, on trouverait soient des champs de bataille saccagés par les obus et les fusillades, soit des étangs opaques et puants sans aucune ride. On se précipite trop vite et trop loin de telle sorte qu’on est dépouillé des facultés de sentir et d’éprouver et ne fait rien que compter et calculer avec un visage assoupi et maussade.

Comme Agnès, j’ai l’habitude d’observer le monde et les gens et je suis également accoutumé à sentir ce que j’observe. Cependant, je n’éprouvais rien que le dédain et la répugnance pour les gens chez qui dominent tant de laideurs, entre autres, l’avidité, la brutalité, l’ignorance. En conséquence, le pessimisme, voire le cynisme, s’emparent de moi depuis si longtemps. J’étais convaincu que plus je vieillis, plus mon désespoir s’agrandit. Je considérais ce cynisme comme le principe vis-à-vis du monde jusqu’à ce que je voie la façon dont Agnès fait face à autrui: aimer. Et j’ai même l’impression que plus elle vieillit, plus son amour pour le monde et l’entourage se sublime.

«Rien n’est banal si on a d’abord de l’empathie, de l’amour pour les gens qu’on filme » dit-elle dans Varda par Agnès. Dans Les glaneurs et la glaneuse et Visages Villages, elle sourit aux étrangers chez qui elle trouve toujours la valeur et la splendeur malgré leur vie qui sont en apparence médiocre et misérable. Dans Les plages d’Agnès, elle jonche des pétales de fleur l’exposition où sont accrochées les photographies de ses amis défunts. Dans Jacquôt de Nantes, on est témoin de tant de tendeur et d’affection de la femme pour son époux, même si le dernier est infecté de VIH, ce qui est, à mes yeux, impardonnable. Je n’arrive pas à manifester autant d’empathie que Agnès pour ce monde plein de misère et de hideur. Néanmoins, je me mets, grâce à elle, à essayer d’apercevoir chez les autres la beauté qui manquait à mes yeux, autrement dit, d’aimer autrui.

«Observer, éprouver et aimer», c’est le message posthume que Agnès me fait communiquer par ses documentaires. Je regrette à jamais de ne pas l’avoir rencontrée plus tôt et je suis tellement ravi de l’avoir enfin connue. A la fin de Visages Villages, elle, en compagnie de JR, rend visite à Jean-Luc Godard, tandis que le dernier lui ferme la porte. Après avoir lu le message codé que Godard lui a laissé, elle s’attriste de ce regret. Maintenant, Agnès Varda, décédée, me tient également la porte fermée. Je ne m’attriste pas. Je m’assois devant sa maison. Je l’observe, je l’éprouve et je l’aime. «Le film n’est pas d’arrêter le temps, mais d’être avec le temps» dit-elle dans Varda par Agnès. Enfin, Agnès est avec le temps, enfin Agnès est avec moi.

« Je crois que c’est comme cela que je vais finir cette causerie. Je disparais dans le flou. Je vous quitte. » Par Agnès Varda



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