En portraitiste averti, Preminger livre une fresque mélodramatique magistrale construite autour de la tragédie d'une figure féminine, à la fois arriviste manipulatrice et victime de la convention régie par les valeurs masculines et de sa propre obstination vaine.
Amber concentre en elle toute la contradiction humaine qui s'exprimera par son désarroi, sa joie, son amertume et son désir. L'échec sonné d'avance de son entreprise se traduit déjà par ce masque qu'elle porte devant ses amants, qui finira par lui faire perdre tout ce qu'elle avait initialement espéré.
La virtuosité de Preminger qui fait preuve d'une immense fluidité dans sa mise en scène installe ici une continuité spatiale dans les actions menées qui nous feront quasiment oublier le changement de plans. A cet effet s'ajoute également l'attention particulière portée sur les décors soigneusement chargés dans lesquels se fondent naturellement les acteurs.