La 1ère partie centrée sur le dilemme moral et l'humanisme s'octroie une théâtralité aiguisée et une plasticité épure pourtant époustouflante, traduites par les positionnements subtils des personnages dans le cadre couplés à la segmentation de l'espace. Le ciel est tout en haut.
La 2e partie consacrée à l'enquête et à la traque épouse un registre policier agissant jalonné de plans courts par un montage dynamique afin de faire monter la nervosité criante et la tension oppressante. Nous rampons sur terre.
La 3e partie renverse le regard en plaçant au centre du focus le criminel découvert dont le parcours tracé destiné à la mise à nu frontale des misères cachés d'un bas fond dépravé et sépulcral. La caméra toujours perçante de Kurosawa se mue en contemplateur sans se départir d'une précision documentée. Ils brûlent éternellement en enfer.
En somme, Kurosawa livre un chef-d'œuvre magistral qui dépeint la condition humaine pervertie dans un monde où dominent l'inassouvissement pécuniaire et l'irréconciliabilité entre les classes sociales.